De François Villon à Ronsard

Le poète de cour

De Villon à Ronsard : Clément Marot (1496-1544), poète de la cour de François Ier

Nous quittons les danses macabres et les obscurités du Moyen Age pour nous intéresser à la poésie de la renaissance. Les plus célèbres poètes de cette époque, après Clément Marot, sont Du Bellay, et bien sûr Ronsard. La période est celle d'un grand renouveau artistique et religieux, la Renaissance. Le poète reste attaché à un cour du roi, comme Clément Marot. François Ier, fait prisonnier à Pavie en 1525, découvre les splendeurs de l'Italie et fera venir les plus grands artistes en France, comme Léonard de Vinci. Mais cette période est marquée par les troubles religieux et le début de la Réforme, Marot est incarcéré pour avoir "mangé du lard" pendant la période de jeûne du Carême, il supplie le roi de le délivrer de la prison, il devient "valet de chambre de François Ier", l'influence des idées luthériennes croît à la cour et Marot y est bien considéré. Mais "l'affaire des placards" en 1534 mettra fin à cette tolérance et décidera François Ier à lutter contre le protestantisme, mais il continuera à protéger Marot. 
Gravure représentant Clément Marot

Dans cette ballade, Clément Marot règle ses compte avec "s'amye" (son amie) qui l'aurait dénoncé à l'occasion de l'affaire du "lard en Carême", une accusation d'impiété, Marot fut tout sa vie suspecté de protestantisme.

Un jour rescriviz* à m’amye (je reprochai)
Son inconstance seulement,
Mais elle ne fut endormie
A me le rendre chaudement ;
Car dès l’heure tint parlement
A je ne sais quel papelard* (bigot, hypocrite),
Et lui a dit tout bellement :
« Prenez le, il a mangé le lard. »

Lors six pendards * ne faillent mye* (dignes d'être pendus) (ne tardèrent pas)
A me surprendre finement,
Et de jour, pour plus d’infamie,
Firent mon emprisonnement.
Ils vinrent à mon logement ;
Lors ce va dire un gros paillard :
« Par la morbieu, voilà Clement,
Prenez le, il a mangé le lard. » 
Or est ma cruelle ennemie
Vengée bien amèrement ;
Revenge n’en veux ne demie.
Mais quand je pense, voyrement*, (vraiment)
Elle a de l’engin* largement, (de la ruse)
D’inventer la science et l’art
De crier sur moy hautement :
« Prenez le, il a mangé le lard. » 
ENVOY. 
Prince, qui n’eût dit pleinement
La trop grand’ chaleur dont elle art,
Jamais n’eût dit aucunement :
« Prenez le, il a mangé le lard. »

Pour finir sur Marot, un point de grammaire,  c'est à Marot que l'on doit la fameuse règle de l'accord du participe passé avec le COD avec l'auxiliaire avoir quand  il est placé avant le verbe, inspirée par l'italien, je suis sûr que vous lui en êtes très reconnaissants !
Enfants, oyez une leçon :
Notre Langue a cette façon,
Que le terme qui va devant
Volontiers régit le suivant.
Les vieux exemples je suivrai.
Il faut dire en termes parfaits :
Dieu en ce monde nous a FAITS.
Faut dire en paroles parfaites :
Dieux en ce monde les a FAITES.

Pierre de Ronsard (1524-1585), "Prince des poètes et poète des princes"

Description de cette image, également commentée ci-après

Pour préparer le cours, je vous invite à faire une recherche sur ce poète, voici les questions que vous propose :
De quelle ville Ronsard est-il originaire ?
De quelle infirmité souffrait-il?
Dans quel collège fut-il initié à la culture humaniste ?
De quel autre grand poète fut-il un ami proche?
Comment s'appelle le courant poétique dont Ronsard sera le chef de file ?
Quel poète italien exerça sur lui une grande influence ? De quelle nouvelle forme poétique est-il l'inventeur?
Qui furent ses principales "muses" ?

Commentaires