La censure au XIXe siècle

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 Il semblerait que le blog soit désormais régulièrement consulté. Evidemment je ne peux pas faire l'appel... mais j'espère que tous les élèves ont pu se connecter.
Mais toujours pas de commentaires sur ce blog.
J'espère que vous avez pris bonne note de la correction de la question à préparer pour aujourd'hui. N'hésitez pas à recopier dans votre cours les choses les plus importantes, afin de fixer un peu les connaissances.

Mais poursuivons le cours 

II) La censure littéraire

Si la littérature d'idées a souvent fait l'objet d'une censure politique (c'était déjà le cas au XVIIIe pour les auteurs comme Voltaire qui s'en prenaient aux privilèges où à la religion), le roman est plutôt censuré pour des considérations morales, ce sera vrai pendant le second Empire mais aussi pendant la IIIe République. Les procès sont assez rares, car le pouvoir préfère la censure économique en attribuant des brevets au libraires, et en évitant les éditions à bas prix pour les œuvres qui dérangent le plus. L'interdiction pure et simple n'est pas si fréquente.
Néanmoins quelques procès retentissants auront lieu, contre des auteurs, et pas des moindres : Baudelaire, Flaubert.. Les grands auteurs dérangent
Face à eux, un procureur intraitable, Ernest Pinard, procureur de l'Empire, qui représente bien les valeurs de la bourgeoisie de l'époque, soucieuse de haute moralité.
Reconnaissons qu'Ernest Pinard est un homme assez fin, car pour s'indigner des pages scandaleuses du roman de Flaubert, il faut savoir le lire, et même savoir le lire "entre les lignes". N'est-ce pas le principe de l'analyse littéraire ?

(Les élèves de seconde 1 ont déjà le texte de Flaubert, les élèves de seconde 3 doivent le télécharger sur Pronote)

Flaubert est un maître du réalisme, il refuse le sentimentalisme romantique et porte sur ses personnages, souvent médiocres, un regard féroce et satirique, mais traversé parfois d'une certaine compassion.
Sa devise est "bien écrire le médiocre". Il publie Madame Bovary en 1857
Pour l'instant, je vous invite à lire le première extrait. Emma Bovary (dont le mari, un homme sans envergure, ne veut rien voir) prend le prétexte de leçons de piano (c'est gros mais ça passe) pour rejoindre son amant à Rouen.
A un lecteur d'aujourd'hui, ces pages semblent bien innocentes, pourtant les censeurs ont été choqués.
Essayez de vous mettre à la place des lecteurs de l'époque, une société pudibonde, et assez hypocrite. Lisez le texte en essayant de repérer les passages qui ont pu, selon vous, indigner Ernest Pinard. Pour quelles raisons ?
Je mettrai bientôt en ligne sur pronote ou sur ce blog quelques questions plus précises.

Gustave Flaubert
Ernest Pinard, procureur de l'Empire

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