Bonjour à tous
Voici donc les réponses aux questions à préparer, j'ai reçu quelques mails de votre part, j'ai donné des éléments de réponses déjà. Mais voici le corrigé :
e - La finalité morale d'une oeuvre n'excuse par l'immoralité des détails
C'est ce que dit E. Pinard au début de son réquisitoire. En effet, les auteurs pourraient justifier des situations immorales et même scandaleuses par l'intention qui préside à l'ensemble de l'oeuvre. Les détails sont immoraux mais l'oeuvre serait morale. Pour E. Pinard cet argument n'est pas recevable, il le dit (lignes 1 à 4) en donnant l'exemple d'une fille publique mourant sur un lit d'hôpital. Il faut remarquer que l'argument de la finalité morale de l'oeuvre dont les personnages sont immoraux, sera utilisé par les meilleurs écrivains réalistes et naturalistes, comme Zola, qui met en scène des personnages baignant souvent dans l'infamie ou le crime, dans une oeuvre dont le projet s'affirme pourtant au service de la connaissance et de la vérité.
b - Les lecteurs du roman sont souvent des femmes influençables
Lignes 9 -10, Pinard craint que roman ne tombe "dans les mains de jeunes filles". Tels étaient les préjugés de l'époque : on déconseille le roman aux femmes .
a - La raison ne peut protéger le lecteur contre l'influence corruptrice d'un roman sensuel
Cette idée est développée lignes 11 à 15 : l'imagination, le cœur, une fois séduits, échapperont aux "froids raisonnements". Le roman parle surtout aux sens.
d - On ne peut pas considérer que la mort de l'héroïne soit le châtiment de ses fautes
Telle est en effet la stratégie de défense des auteurs accusés de scandale. Déjà Racine, au XVIIe siècle, justifiait sa tragédie Phèdre, en faisant valoir que les dieux châtiaient la conduite monstrueuse de l'héroïne. Certes Emma Bovary meurt à la fin, mais selon E. Pinard cette mort se saurait être considérée comme une punition car Emma 'l'a voulu" (lignes 22 à 29)
f - Aucun personnage du roman ne désapprouve la mauvaise conduite d'Emma Bovary
C'est ce que remarque E. Pinard à la fin de son réquisitoire (lignes 30 à 31). Là encore, E. Pinard ne comprend pas la démarche de Flaubert qui s'interdit tout jugement, et ne crée pas de personnage moral dont le rôle serait de porter les valeurs de la société. Une telle démarche serait contraire au principes du roman réaliste.
Intrus c - Il est impossible qu'un roman soit moral
Cet argument n'est pas utilisé par E. Pinard. On pouvait dire cela au XVIIe et XVIIIe car le roman avait mauvaise réputation, malgré la Princesse de Clèves. L'Eglise de déconseille. Mais à l'époque de Flaubert, on cherche plutôt à rendre roman moral. L'Eglise conseille de bonnes lectures ou des romans édifiants (ayant de bonnes intentions).
Le Jugement du Tribunal correctionnel
Il est intéressant de lire que le jugement du Tribunal correctionnel acquittera Flaubert. Les "attendus" du procès utilisent des arguments artistiques. La "couleur locale", "le réalisme" ne dispense par l'artiste de rechercher le beau, sans quoi "il commettrait des outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs". Esthétique et morale sont donc liées. Le rappelle également les limites à ne pas dépasser.
A partir de la ligne 12, la conjonction "Mais" annonce les arguments en faveur de Flaubert.
Le travail de l'écrivain "au point de vue littéraire et de l'étude des caractères", même si les descriptions n'évitent pas "un réalisme vulgaire et souvent choquant"
Les intentions de Flaubert sont prises en compte.
La faute de l'auteur n'est due qu'à des écarts de style ("de perdre parfois de vue les règles").
Si les défauts de l'oeuvre sont reprochés, le jugement ne retient pas l'essentiel de l'argumentation d'E. Pinard, qui rappelez-vous, considérait que la finalité morale ne saurait excuser les détails immoraux.
Ce jugement est donc intéressant. Malgré les points négatifs, le travail et l'intention de l'écrivain sont donc reconnus.
Travail à faire
Lire le poème de Charles Baudelaire (p 182 de votre pdf ou Manuel Nathan en ligne). A votre avis qu'est-ce qui a pu choquer dans ce poème ?
Lisez maintenant le réquisitoire d'E. Pinard, p 182 (toujours lui !).
Sa manière d'argumenter est assez différente de son réquisitoire contre Flaubert.
Faites une étude stylistique des lignes 113 à 121.
Comment E. Pinard utilise-t-il les personnes grammaticales "Je " et "Vous". En quoi cela rend-il son réquisitoire plus efficace et convaincant ?
Prolongement : Faites une recherche sur le procès de Fleurs du Mal. Baudelaire sera-t-il condamné ? Quelles seront les étapes du procès ?
Vous pouvez vous aider en regardant cette petite vidéo
Voici donc les réponses aux questions à préparer, j'ai reçu quelques mails de votre part, j'ai donné des éléments de réponses déjà. Mais voici le corrigé :
e - La finalité morale d'une oeuvre n'excuse par l'immoralité des détails
C'est ce que dit E. Pinard au début de son réquisitoire. En effet, les auteurs pourraient justifier des situations immorales et même scandaleuses par l'intention qui préside à l'ensemble de l'oeuvre. Les détails sont immoraux mais l'oeuvre serait morale. Pour E. Pinard cet argument n'est pas recevable, il le dit (lignes 1 à 4) en donnant l'exemple d'une fille publique mourant sur un lit d'hôpital. Il faut remarquer que l'argument de la finalité morale de l'oeuvre dont les personnages sont immoraux, sera utilisé par les meilleurs écrivains réalistes et naturalistes, comme Zola, qui met en scène des personnages baignant souvent dans l'infamie ou le crime, dans une oeuvre dont le projet s'affirme pourtant au service de la connaissance et de la vérité.
b - Les lecteurs du roman sont souvent des femmes influençables
Lignes 9 -10, Pinard craint que roman ne tombe "dans les mains de jeunes filles". Tels étaient les préjugés de l'époque : on déconseille le roman aux femmes .
a - La raison ne peut protéger le lecteur contre l'influence corruptrice d'un roman sensuel
Cette idée est développée lignes 11 à 15 : l'imagination, le cœur, une fois séduits, échapperont aux "froids raisonnements". Le roman parle surtout aux sens.
d - On ne peut pas considérer que la mort de l'héroïne soit le châtiment de ses fautes
Telle est en effet la stratégie de défense des auteurs accusés de scandale. Déjà Racine, au XVIIe siècle, justifiait sa tragédie Phèdre, en faisant valoir que les dieux châtiaient la conduite monstrueuse de l'héroïne. Certes Emma Bovary meurt à la fin, mais selon E. Pinard cette mort se saurait être considérée comme une punition car Emma 'l'a voulu" (lignes 22 à 29)
f - Aucun personnage du roman ne désapprouve la mauvaise conduite d'Emma Bovary
C'est ce que remarque E. Pinard à la fin de son réquisitoire (lignes 30 à 31). Là encore, E. Pinard ne comprend pas la démarche de Flaubert qui s'interdit tout jugement, et ne crée pas de personnage moral dont le rôle serait de porter les valeurs de la société. Une telle démarche serait contraire au principes du roman réaliste.
Intrus c - Il est impossible qu'un roman soit moral
Cet argument n'est pas utilisé par E. Pinard. On pouvait dire cela au XVIIe et XVIIIe car le roman avait mauvaise réputation, malgré la Princesse de Clèves. L'Eglise de déconseille. Mais à l'époque de Flaubert, on cherche plutôt à rendre roman moral. L'Eglise conseille de bonnes lectures ou des romans édifiants (ayant de bonnes intentions).
Le Jugement du Tribunal correctionnel
Il est intéressant de lire que le jugement du Tribunal correctionnel acquittera Flaubert. Les "attendus" du procès utilisent des arguments artistiques. La "couleur locale", "le réalisme" ne dispense par l'artiste de rechercher le beau, sans quoi "il commettrait des outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs". Esthétique et morale sont donc liées. Le rappelle également les limites à ne pas dépasser.
A partir de la ligne 12, la conjonction "Mais" annonce les arguments en faveur de Flaubert.
Le travail de l'écrivain "au point de vue littéraire et de l'étude des caractères", même si les descriptions n'évitent pas "un réalisme vulgaire et souvent choquant"
Les intentions de Flaubert sont prises en compte.
La faute de l'auteur n'est due qu'à des écarts de style ("de perdre parfois de vue les règles").
Si les défauts de l'oeuvre sont reprochés, le jugement ne retient pas l'essentiel de l'argumentation d'E. Pinard, qui rappelez-vous, considérait que la finalité morale ne saurait excuser les détails immoraux.
Ce jugement est donc intéressant. Malgré les points négatifs, le travail et l'intention de l'écrivain sont donc reconnus.
Travail à faire
Lire le poème de Charles Baudelaire (p 182 de votre pdf ou Manuel Nathan en ligne). A votre avis qu'est-ce qui a pu choquer dans ce poème ?
Lisez maintenant le réquisitoire d'E. Pinard, p 182 (toujours lui !).
Sa manière d'argumenter est assez différente de son réquisitoire contre Flaubert.
Faites une étude stylistique des lignes 113 à 121.
Comment E. Pinard utilise-t-il les personnes grammaticales "Je " et "Vous". En quoi cela rend-il son réquisitoire plus efficace et convaincant ?
Prolongement : Faites une recherche sur le procès de Fleurs du Mal. Baudelaire sera-t-il condamné ? Quelles seront les étapes du procès ?
Vous pouvez vous aider en regardant cette petite vidéo
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